Haley Bassett
We Work With Our Hands
Du 16 octobre au 22 novembre 2025
La Galerie Nicolas Robert, Toronto, est heureuse de présenter We Work With Our Hands, une exposition solo présentant les œuvres les plus récentes de Haley Bassett et sa première collaboration avec la galerie.
Libre-échangeuse, pêcheuse, fermière, chasseuse, cueilleuse, guide — l’histoire de la Nation Métisse s’entrelace avec notre relation évolutive au travail, oscillant entre aliénation et autonomie. Dans We Work With Our Hands, j’examine la nature multiforme du travail métis, passé et présent, et j’explore la manière dont notre histoire se reflète dans nos rôles actuels au sein de l’économie canadienne. Comment notre rapport au travail influence-t-il aujourd’hui l’identité culturelle métisse contemporaine ? Et que signifie, pour les Métis industrieux, décoloniser le travail dans le contexte du capitalisme tardif ?
L’émergence des Métis en tant que peuple distinct a coïncidé avec l’expansion du colonialisme de peuplement européen et de l’économie de la traite des fourrures dans ce que l’on appelle aujourd’hui le Canada. Bien que notre ethnogenèse ne soit pas née du capitalisme à proprement parler, elle a été façonnée par les structures coloniales et capitalistes qui ont permis à la Compagnie de la Baie d’Hudson et à d’autres entreprises commerciales de dominer les territoires autochtones. Ainsi, notre formation en tant que peuple est intimement liée aux fondations coloniales et économiques de l’État canadien.
Compte tenu des circonstances de notre origine, notre travail et nos intérêts économiques revêtent une signification particulière pour notre histoire, notre culture, notre identité et nos modes de vie. À titre d’exemple, pour les Cris, nous sommes les otipemisiwak, ce qui signifie « ceux qui s’appartiennent à eux-mêmes » ou « ceux qui sont leurs propres maîtres ». Ce surnom décrit notre affranchissement de la Compagnie de la Baie d’Hudson ainsi que notre esprit et notre ethos en tant que peuple.
Historiquement, les communautés métisses étaient des sociétés polyethniques. L’acceptation au sein de ces communautés exigeait la participation à un mode de vie métis qui tissait ensemble les liens de parenté, les relations commerciales, la langue, la religion et les lois, centrés sur des formes uniques d’organisation du travail, comme la chasse au bison. Ce type de structure communautaire, qui privilégiait les systèmes économiques plutôt que l’essentialisme racial, a largement contribué à notre formation en tant que peuple distinct issu de nombreuses nations parentes.
Ainsi, bien que nous soyons nés des conditions du colonialisme de peuplement, ces sociétés métisses ouvertes et inclusives se sont opposées au projet colonial visant à déposséder, diviser et catégoriser les peuples interreliés en « Indiens » et « Blancs ». À notre émergence, nous offrions la vision d’une société post-contact plus juste et inclusive. Cependant, la mise à mort de Louis Riel et la défaite de la Résistance du Nord-Ouest ont sonné le glas du Canada qui aurait pu exister.
-Haley Bassett, 2025